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La Culture du sorgho Fourrager

Les Cultures Fourragères aux services de la filière lait – Groupe d’Appui aux Éleveurs Laitiers ONIL Souk-Ahras

Introduction:
Le sorgho fourrager est une graminée relativement peu exigeante et qui aime la chaleur. Ce type de fourrage convient, en conditions algériennes, tout particulièrement à l’irrigation.

Son utilisation dans le calendrier fourrager jointe à celle de la luzerne pérenne permet de combler le déficit durant une bonne période de l’année. Grâce à son enracinement profond et une transpiration réduite il tolère la sécheresse et de ce fait possède une bonne capacité pour valoriser l’eau disponible.
Exigences.

Exigences
– Température : la plante est très sensible au froid, pour cette raison la température ne doit pas descendre la nuit au dessous de 10 à 12 °C. La température favorable à sa germination doit être égale ou supérieure à 12 °C.
– EAU : par ses qualités de résistance à la sécheresse une quantité d’eau de 150 l pour un kg de MS produit suffit pour obtenir un bon rendement.
– Sol : il produit en abondance dans un sol profond, frais et conservant bien l’humidité,mais craint les sols lourds, compacts et alcalins.

Itinéraire technique
Assolement rotation : il n’est pas un bon précédent car son système racinaire très puissant lui permet de tirer complètement parti des réserves en eau du sol.

En conséquence, il laisse derrière lui une terre desséchée, ce qui pénalise la culture qui vient après sorgho. Cependant il faudrait de préférence le faire précéder d’une légumineuse qui peut lui apporter de l’azote (féverole, association fourragère, bersim).
– Préparation du sol : la graine relativement petite a besoin d’une bonne préparation et d’un bon contact pour germer ; les mauvaises levées pour cause d’une préparation du sol défaillante sont fréquentes. Une préparation soignée comprend : un labour profond d’automne ou d’hiver suivi au printemps d’un labour croisé et de quelques façons superficielles réalisées avec un cover-crop ou un cultivateur à dents. Dans tous les cas,
cette préparation doit être poussée en surface plus qu’en profondeur ; avant le semis, il est recommandé d’affiner le lit de semence par un passage de herse.

  • Fumure : l’apport de 100 unités de phosphore et 100 unités de potasse avant semis doit être complété par 40 à 50 unités d’azote au semis. Pour une conduite à l’irrigué, il y a lieu de prévoir 20 à 40 unités d’azote après chaque coupe ; cet apport optimise le rendement et la qualité du fourrage produit.
  • Semis : la sensibilité de la plante au froid est très forte, pour cette raison le semis ne devra être opéré que lorsque la terre sera réchauffée, c’est-à-dire que la température ne doit pas descendre la nuit au dessous de 10 à 12 °C.
  • Période : en général, il est semé de fin mars à début mai (selon l’altitude) lorsque les gelées ne sont plus à craindre ;
  • Dose : 25 kg/ha suffisent largement ;
  • Mode : un semis en lignes espacées de 20 cm ;
  • Profondeur : la graine doit être enfouie à 2 – 3 cm de profondeur
  • Roulage : une fois le semis réalisé, il est conseillé d’effectuer un roulage pour assurer
    un bon contact de la graine avec le sol. Le roulage est fait au rouleau croskill en terre
    lourde et au rouleau lisse en terre légère.
  • Irrigation : malgré sa tolérance à la sécheresse, il faudrait en cours de végétation donner 3 à 5 irrigations à 15 ou 20 jours d’intervalle ; les rendements peuvent varier du simple au double selon que la culture ait été conduite en sec ou à l’irrigué. En règle générale, la première coupe est obtenue à partir des ressources en eau du sol emmagasinées au printemps ; la plante possédant une faculté énorme de tenue en climat chaud et sec, il repart vigoureusement à chaque orage ou apport d’eau.
    La période la plus sensible au stress hydrique se situe durant la phase gonflement floraison ; sauf pour aider la levée s’il n’y a pas eu de pluie (environ 20 mm) après ce stade, une 1 ère irrigation est nécessaire. Au-delà, apporter une irrigation tous les 15-20 jours (30 mm environ) sauf si les conditions météorologiques sont favorables.
    Après chaque coupe il faut prévoir une irrigation.

Récolte et utilisation :

  • Fourrage vert : son exploitation en vert s’effectue au stade fin montaison jusqu’au début épiaison. Son rendement peut atteindre 10 tonnes de matière verte par ha la première coupe, qui intervient environ 50 jours après la levée, et ce dans les meilleures conditions d’apport d’eau et d’engrais.
  • Le nombre de coupes est variable suivant la date de semis et les apports d’eau, il peut atteindre 3 à 4 coupes tout le long de son
    cycle végétatif.
  • Ensilage : le stade optimum pour le sorgho ensilage correspond au stade intermédiaire entre épiaison et floraison. Pour la réalisation de celui-ci, on cherche une très forte production en 1 ère coupe.
  • Pâturage : il peut débuter dès que la plante atteint une trentaine de cm de hauteur. L’organisation du pâturage a son importance car la vitesse de croissance du sorgho en juillet-août est de l’ordre de 6 à 8 cm/jour. Dans le cas d’une charge animale insuffisante, le stade optimum pour la pâture serait dépassé ; raisonner son exploitation par un déplacement du filet de délimitation des parcelles.

Ref.Bibliographiques :

Abondance O.GENEST et Cie 1969 ; Inventaire des connaissances acquises en Algérie en matière de plantes fourragères ITGC 1973 ; les Sorgho fourragers –Fiche 1-Ministère de l’Agriculture 1960 ; La culture du Sorgho fourrage bulletin n°69 avril 1942 par P. Laumont et G.Chevalier ; la culture du Sorgho fourrager ITGC 2006.

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